Mon chat est diabétique

Le diabète sucré est une maladie métabolique liée à une perturbation des mécanismes biologiques de la régulation de la glycémie, se caractérisant par une augmentation persistante de la quantité de glucose dans le sang (hyperglycémie).


Chez l’animal sain, la glycémie est principalement régulée par deux hormones fabriquées par le pancréas : l’insuline a un rôle hypoglycémiant, le glucagon a un rôle hyperglycémiant. Chez l’animal, le diabète sucré est divisé en trois types.

Bandeau santé chat

Le type 1 (anciennement appelé insulino-dépendant) correspond à une absence de synthèse d’insuline, probablement liée à une destruction auto-immune de certaines cellules du pancréas. C’est le type de diabète le plus fréquemment rencontré chez le chien.

Le diabète de type 2 (aussi appelé non-insulinodépendant) est le diabète le plus fréquemment rencontré chez le chat. Il se caractérise par une résistance à l’insuline et la présence de dépôt d’amyloïdose sur le pancréas. Au début de la maladie, la sécrétion d’insuline persiste, mais les cellules cibles ne sont pas sensibles à cette insuline.
Le diabète de type trois est beaucoup plus rare ; il est secondaire à une autre maladie.


Le diabète est une maladie fréquente et complexe. Il peut être associé à des complications, des difficultés de traitement et diminue souvent l’espérance de vie. Cependant, le diabète sucré chez l’animal peut être efficacement pris en charge et l’on peut considérer que la maladie est moins grave que celle de l’homme.

FACTEURS DE RISQUE

Chez le chat, des facteurs de risque au déclenchement du diabète sucré ont été identifiés, comme l’âge (moyen, aux alentours de 7 ans), la race (Sacré de Birmanie), l’obésité (multiplie par 6 le risque), ou le mode de distribution de nourriture (ad libitum). Cependant, le diabète sucré chez le chat présente la possibilité de rémission complète : 20 à 50 % des chats selon les études.
 
FACTEURS DE RISQUEChez le chat, des facteurs de risque au déclenchement du diabète sucré ont été identifiés, comme l’âge (moyen, aux alentours de 7 ans), la race (Sacré de Birmanie), l’obésité (multiplie par 6 le risque), ou le mode de distribution de nourriture (ad libitum). Cependant, le diabète sucré chez le chat présente la possibilité de rémission complète : 20 à 50 % des chats selon les études.
 

SIGNES CLINIQUES

Les signes cliniques du diabète sucré chez le chat sont classiques.
L’augmentation de la prise de la boisson et par conséquent de la quantité des mictions (appelée syndrome polyuro-polydispie) est un des premiers signes d’apparition de diabète sucré. Il est accompagné de troubles du poids, avec une tendance à l’amaigrissement ou au contraire à la prise de poids ; des troubles de l’alimentation avec, soit des modifications dans le sens d’une augmentation de la prise alimentaire (polyphagie, le plus fréquent) ou dans le sens d’une diminution de la prise alimentaire.
D’autres symptômes sont rencontrés : dans certains cas, une augmentation de la taille du foie (hépatomégalie) peut être mise en évidence ou une inflammation du pancréas (pancréatite) manifestée par des troubles digestifs. Chez le chat diabétique, on rencontre également des troubles des nerfs périphériques avec l’apparition d’une faiblesse des membres appelée neuropathie. Une infection urinaire est présente dans 13 % des cas.
Dans des cas graves, le chat peut présenter une altération brutale de l’état général qui doit vous pousser à consulter rapidement : le chat présente alors un trouble dit acido-cétosique.

DIAGNOSTIC

Le diagnostic de diabète sucré repose sur la mise en évidence d’une hyperglycémie persistante, c’est-à-dire une augmentation de la quantité de glucose dans le sang. Une analyse d’urine met également en évidence un passage du glucose dans les urines.
Le chat peut présenter une hyperglycémie ponctuelle, sans diabète sucré, appelée alors hyperglycémie de stress : il peut alors être nécessaire de réitérer l’examen sanguin, ou de rechercher un autre élément appelé fructosamine pour éliminer l’hypothèse de diabète.
Le diagnostic de diabète sucré appelle à réaliser un certain nombre d’autres examens afin de mettre en évidence les éventuelles complications ou maladies concomitantes : prise de sang et évaluation des paramètres biochimiques du foie et du rein, analyse bactériologique et cytologique des urines, examen neurologique…

TRAITEMENT

Le traitement du diabète sucré chez le chat inclut un traitement médical et un traitement hygiénique.
L’alimentation du chat diabétique doit être adaptée à sa maladie et à ses particularités comportementales. Un traitement diététique doit être mis en place dès que le diagnostic de diabète est porté, il est indissociable de l’insulinothérapie et doit inclure des mesures d’amaigrissement lors de surpoids.
Il existe un très grand nombre d’aliments diététiques industriels (en pâté ou en croquettes) adaptés au chat diabétique présent sur le marché vétérinaire. Ils présentent chacun des particularités et des spécificités : le choix que votre vétérinaire fera répondra au cas particulier de votre animal (préférences alimentaires, habitudes alimentaires, caractérisation du diabète, état d’embonpoint, maladies concomitantes associées, complications…). Dans tous les cas, il est extrêmement important que le chat suive ces prescriptions diététiques. Elles font complètement partie du traitement de son diabète. Parmi les autres mesures hygiéniques, il faut intervenir sur les facteurs qui influencent le taux de glucose. Chez la chatte, contrairement à ce que l’on peut conseiller chez la chienne, la stérilisation n’est pas imposée lors de diabète. Le mode de vie doit être régulier et l’exercice physique également.
Le traitement médical consiste en l’injection d’insuline, hormone qui permet de diminuer la glycémie : c’est ce qu’on appelle l’insulinothérapie. Encore une fois, chaque animal répond de façon différente à ce traitement, chaque situation est différente et le traitement à l’insuline est à adapter à chaque individu. Différentes insulines existent, différents protocoles existent, votre vétérinaire choisira en fonction des données cliniques et des informations pratiques que vous lui fournirez, le protocole le plus adapté à votre animal.

L’INSULINOTHÉRAPIE EN PRATIQUE

Le flacon d’insuline doit être conservé au réfrigérateur avant son utilisation. Une fois entamé, il peut être conservé à température ambiante ; s’il est conservé au réfrigérateur, il faut le sortir au moins 15 minutes avant l’injection. Dans tous les cas, il faut se référer aux consignes édictées sur les notices d’utilisation. Les flacons d’insuline doivent par ailleurs être conservés à l’abri de la lumière. Une fois entamé, il se conserve un à deux mois.
Avant l’injection, il faut préparer la solution en homogénéisant le produit dans le flacon (sans secouer violemment le flacon) en retournant le flacon plusieurs fois. Il est vivement conseillé d’utiliser des seringues et des aiguilles à usage unique. L’injection doit être sous cutanée. Pour cela, il faut bien voir la peau en écartant, en mouillant ou en tondant le poil. On réalise un pli de peau en forme de pyramide et on pique à la base de cette pyramide.
L’injection doit être pratiquée fermement mais calmement. Le site d’injection idéal se situe sur la paroi latérale du thorax en alternant droite et gauche : la diffusion de l’insuline y est plus constante. L’injection au niveau du cou, en particulier chez le chat, est plus facile : cependant, le tissu graisseux et les vaisseaux présents à cet endroit peuvent entraîner des résultats inconstants. Dans tous les cas, le respect des horaires indiqués par votre vétérinaire est primordial.

COMPLICATIONS DU DIABÈTE

Les complications du diabète que sont la crise d’acidocétose ou la crise d’hypoglycémie doivent être traitées en urgence.

L’acidocétose diabétique est suspectée en présence de signes cliniques sévères aigüs, tels que anorexie, vomissements, déshydratation, dépression, voire état de choc, évoluant le plus souvent chez un animal pour lequel un diagnostic de diabète sucré n’a pas été établi ou chez un animal diabétique présentant une affection associée. La confirmation biologique repose sur la mise en évidence d’une hyperglycémie associée à une acidose (acidification du sang) et une cétonurie (corps cétoniques dans les urines). Le chat diabétique, par son insuffisance en insuline, ne peut plus utiliser le glucose sanguin (pourtant présent en grande quantité) comme source d’énergie pour l’organisme (l’insuline sert à faire entrer le glucose dans les cellules). Les graisses sont alors transformées en source énergétique et le déchet de cette utilisation sont les corps cétoniques qui s’accumulent alors et provoquent cette crise acidocétosique.


L’hypoglycémie est la complication la plus fréquente d’insulinothérapie lors de surdosage. Elle se caractérise par une faiblesse, un abattement et une fatigue anormale, des tremblements, une démarche vacillante et une incoordination motrice, des troubles de la vision, une désorientation et une anxiété, pouvant aller jusqu’à des crises convulsives, le coma puis la mort. Ces symptômes sont le reflet d’une insuffisance de glucose au niveau du cerveau dont les cellules sont très sensibles (le glucose est la seule source d’énergie utilisable par les cellules du cerveau).

SUIVI

Le diabète est une maladie chronique dont l’évolution est parfois imprévisible.


Après le diagnostic, une phase dite d’imprégnation est nécessaire avec un suivi très régulier afin de mesurer l’efficacité des différentes mesures mises en place. Quand le diabète est dit équilibré, en période de stabilisation, les visites de suivi peuvent s’espacer.
À la maison, le suivi de votre chat doit être quotidien. Vous devez être attentifs à sa prise de boisson et à sa prise de poids. Toute modification doit vous pousser à contacter votre vétérinaire. Celui-ci peut vous proposer des mesures de glycémie sanguine ou urinaire à la maison.


Chez le chat, le diabète est une maladie qui peut présenter une rémission dans 20 à 50 % des cas ; ce qui signifie l’arrêt total du traitement. La mise en place du traitement médicamenteux et diététique est le fruit d’une étroite collaboration entre les informations fournies par les propriétaires (mode de vie et habitudes alimentaires du chat) et les données cliniques et biochimiques apportées par les examens vétérinaires. Le suivi de ces chats est primordial, à la maison par la mise en évidence de modification du comportement et régulièrement chez votre vétérinaire.